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Posté par orpheu48
le 05/09/2012
Que, que, et dont.
On entend souvent, et du plus en plus, utiliser ainsi le pronom relatif "dont":
"C'est de grammaire DONT je voulais parler", (au sens de "je voulais parler de grammaire précisément, et pas d'autre chose".
Cette construction est erronée et aurait fort irrité ma grand-mère titulaire du simple Certicicat d'Etudes Primaires d'avant guerre, ainsi que, je l'espère, elle irritera aujourd'hui un professeur de lettres). Il conviendrait en effet de dire "C'est de grammaire QUE je voulais parler".
La formule erronée provient d'une confusion entre un pronom relatif et une conjonction de subordination.
Comme le précisait ce matin sur France Culture( http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4496215 ) Amin Maalouf, à qui Marc Voinchet, présentateur de l'émission, faisait la remarque qu'il aurait dû employer "dont" dans un de ses énoncés, la formulation "de... dont" crée une redondance, "dont" contenant en effet le "de" de "de quoi", "de qui" ou de "duquel" ou "de laquelle".
Plus précisément il s'agir d'une question de logique et de sens, et de "nature" grammaticale des mots:
La formulation juste utilise "QUE" comme conjonction de subordination, et pas comme pronom relatif. Même conjonction "QUE" que dans la phrase "C'est ainsi QUE je souhaite agir", ou "C'est à vous QUE ce discours s'adresse".
Par contre ou en revanche (hi-hi), le relatif "DONT" est correctement employé dans la phrase "Voici le point de grammaire DONT je voulais parler", ou "Cette subtilité est ce DONT je voulais parler"... Dans ces deux dernières phrases, "DONT" représente respectivement "le point de grammaire" et "ce".
Malheureusement, la tournure erronée (pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, semblerait-il) est de plus en plus employée, y compris par des personnes censément lettrées peut-être séduites par l'apparence plus raffinée du "DONT", ce qui est dommage pour la langue ainsi appauvrie, appauvrie en ce sens que, du fait de sa fréquence, cette tournure, entrée dans les mœurs, risque de devenir la norme. Dommage pour la richesse logique de la langue.
Mais je crains bien que le pauvre professeur de français n'en puisse mais, débordé de tous côtés non seulement par les difficultés des élèves en français basique, mais aussi, sinon plus encore, par la langue de plus en plus déformée des médias et ses formules ampoulées.
P.S. Je serais très intéressé par tout site ou manuel qui traiterait (de) ce problème de pronom et de conjonction, si quelqu'un en a connaissance.
"C'est de grammaire DONT je voulais parler", (au sens de "je voulais parler de grammaire précisément, et pas d'autre chose".
Cette construction est erronée et aurait fort irrité ma grand-mère titulaire du simple Certicicat d'Etudes Primaires d'avant guerre, ainsi que, je l'espère, elle irritera aujourd'hui un professeur de lettres). Il conviendrait en effet de dire "C'est de grammaire QUE je voulais parler".
La formule erronée provient d'une confusion entre un pronom relatif et une conjonction de subordination.
Comme le précisait ce matin sur France Culture( http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4496215 ) Amin Maalouf, à qui Marc Voinchet, présentateur de l'émission, faisait la remarque qu'il aurait dû employer "dont" dans un de ses énoncés, la formulation "de... dont" crée une redondance, "dont" contenant en effet le "de" de "de quoi", "de qui" ou de "duquel" ou "de laquelle".
Plus précisément il s'agir d'une question de logique et de sens, et de "nature" grammaticale des mots:
La formulation juste utilise "QUE" comme conjonction de subordination, et pas comme pronom relatif. Même conjonction "QUE" que dans la phrase "C'est ainsi QUE je souhaite agir", ou "C'est à vous QUE ce discours s'adresse".
Par contre ou en revanche (hi-hi), le relatif "DONT" est correctement employé dans la phrase "Voici le point de grammaire DONT je voulais parler", ou "Cette subtilité est ce DONT je voulais parler"... Dans ces deux dernières phrases, "DONT" représente respectivement "le point de grammaire" et "ce".
Malheureusement, la tournure erronée (pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, semblerait-il) est de plus en plus employée, y compris par des personnes censément lettrées peut-être séduites par l'apparence plus raffinée du "DONT", ce qui est dommage pour la langue ainsi appauvrie, appauvrie en ce sens que, du fait de sa fréquence, cette tournure, entrée dans les mœurs, risque de devenir la norme. Dommage pour la richesse logique de la langue.
Mais je crains bien que le pauvre professeur de français n'en puisse mais, débordé de tous côtés non seulement par les difficultés des élèves en français basique, mais aussi, sinon plus encore, par la langue de plus en plus déformée des médias et ses formules ampoulées.
P.S. Je serais très intéressé par tout site ou manuel qui traiterait (de) ce problème de pronom et de conjonction, si quelqu'un en a connaissance.
"Je voulais aller en Amérique cet été. Mais ce n'est pas là que je suis allé en fin de compte: j'ai pris le mauvais avion et je me suis retrouvé à Genève. Or c'est bien en Amérique que je voulais aller. Ce n'est donc pas là où je voulais aller, c'est-à-dire en Amérique où je voulais me rendre, que je suis allé. Ce que c'est que d'être distrait!"